23 August 2004

Acetate Zero - pieces in trouble (Arbouse, 2000)


Attention, probable groupe mythique en devenir.

Acetate Zero est un trio français, auteur d’un album « Softcore Paradise » sorti sur Orgasm en 1999. Celui-ci est sorti seulement à 200 exemplaires vinyles, ce qui explique son quasi anonymat, mais bénéficiera bientôt d’une réédition CD sur la label californien Slumberland.


Pieces in trouble est un trois titres additionné de cinq remixes supplémentaires signés Rothko, D. Infusion, Köhn, Robert Lippok et Eglantine.

L’instrumental d’ouverture est un réel choc, « Mill Valley Revisited », digne croisement entre Hood, The Gloria Record et L’Altra pour les guitares et le Wim Mertens de la meilleure époque pour les cuivres. Un très grand moment et une marque de génie. « Permanent Snow » poursuit la réussite, dépassant Piano Magic et Empress sur leur propre terrain. Une pop slowcore aérienne, portée par une voix féminine et mélancolique, sur fond de rythmes électroniques légers, qui ne peut que générer l’adhésion par sa discrétion et son intimité. L’instrumental « agent Zero » ne fait qu’accroître l’énigme, tissant des liens vers d’autres instrumentaux, ceux de Disco Inferno ou Joan of Arc. Acetate Zero en dit trop et trop peu. Un ep générateur de points d’interrogation. We need more.

Les cinq titres qui suivent ne sont que l’appropriation des morceaux précédents dans d’autres univers. La version donnée par Rothko est enveloppante ; il abrite Acétate Zero dans un univers plus chaleureux, tropical, moins enneigé que l’original, animé de bruits de cloches, de chants d’oiseaux et de sons électroniques évoquant ceux des batraciens. Un silence somme toutes plus évocateur que l’absence de sons. Les sons d’Acetate Zero y gagnent directement des couleurs estivales dorées.

Transformation electro par D. Infusion ensuite. Le décharnement IDM d’Acetate Zero met en relief des points d’inflexion intéressants, mais les perd aussi dans des pentes inutiles et au résultat plus mitigé.

Köhn est sans pitié. Acetate Zero est plongé sous l’orage, joliment nourri d’adrénaline et d’une tension constante. On pense un peu aussi et sans étonnement à De Portables, le groupe post-rock dans lequel joue Jurgen De Blonde et qui est l’autre facette de Köhn. Jolie expérience, mais si on y retrouve bien Köhn, on y retrouve moins Acetate Zero.

Acetate Zero se retrouve passé à la moulinette de la froideur électronique allemande sous la houlette de Robert Lippok. La voix se retrouve isolée de ses guitares, habillée d’électronique avec en fin de compte un certain sentiment inesthétique. Comme une piste voix d’Acetate Zero a cappella collée artificiellement à une rythmique en boucle. Inutile.

Même sentiment sur le remix d’Eglantine où l’on peine à trouver la moindre trace d’Acetate Zero.

Un trio qu’on espère recroiser bientôt et qu’on espère singulièrement moins discret à l’avenir.


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